Belgrade offre un million d'euros pour la capture de Mladic


Le Monde - 12.10.07 | 16h16

Par Ivana Sekularac

BELGRADE (Reuters) - La Serbie est prête à verser une récompense d'un million d'euros pour tout renseignement qui permettrait l'arrestation de Ratko Mladic, ancien chef de l'armée bosno-serbe, inculpé de génocide par le TPIY de La Haye, ont déclaré les autorités de Belgrade.

La décision de verser une récompense a été prise tard dans la nuit par le Conseil national de sécurité serbe, a déclaré à l'agence de presse serbe Beta Rasim Ljajic, responsable serbe chargé des relations avec le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie.

L'arrestation de l'ancien général Mladic est une condition sine qua non pour que la Serbie puisse signer un Accord de stabilisation et d'association avec l'Union européenne, première étape vers une future adhésion.

Le président serbe Boris Tadic a déclaré que l'arrestation de Mladic pourrait aussi affecter les négociations sur l'avenir de la province serbe du Kosovo, où les Albanophones, qui représentent 90% de la population, réclament l'indépendance.

"La remise de Mladic pourrait améliorer la position de la Serbie dans les négociations sur le Kosovo", a dit Tadic à la radio autrichienne ÖRF. "Notre crédibilité internationale s'améliorerait considérablement, nous aurions une chance nettement meilleure de défendre nos intérêts nationaux."

AUCUNE PRIME POUR LA CAPTURE DE KARADZIC

L'Union européenne n'a jamais établi officiellement de lien entre la capture de Mladic et le statut du Kosovo. La province est dirigée par les Nations unies depuis 1999, date de l'expulsion par l'Otan des forces serbes, accusées de nettoyage ethnique à l'encontre des Albanophones.

La Serbie, soutenue par la Russie, s'oppose à l'indépendance du Kosovo. Les dernières discussions en date doivent se terminer le 10 décembre et les dirigeants du Kosovo menacent de proclamer l'indépendance peu après.

Selon Ljajic, le Conseil offre en outre deux primes de 250.000 euros pour tout renseignement permettant l'arrestation de deux autres fugitifs, le Serbe de Bosnie Stojan Zupljanin, ancien haut gradé de la police, et le chef des Serbes de Croatie Goran Hadzic.

En revanche, aucune prime n'est prévue pour les renseignements qui permettraient l'arrestation de Radovan Karadzic, ancien président des Serbes de Bosnie, pourtant inculpé par le TPIY des mêmes chefs que Mladic pour son rôle dans la guerre de 1992 à 1995.

"Il n'est pas ressortissant serbe et il n'y avait aucune base juridique pour offrir une récompense", a expliqué Ljajic.

Le magistrat serbe chargé des crimes de guerre, Vladimir Vukcevic, a déclaré que les primes ne signifiaient pas que les fugitifs se trouvaient en Serbie, mais seulement qu'il y avait une volonté politique de les trouver.

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