Vice-Premier ministre de Serbie en charge des négociations avec l’Union européenne, Bozidar Djelic, 42 ans, en visite de travail à Paris, espère que son pays sera admis officiellement comme candidat au second semestre 2008, pendant la présidence française. «C’est aussi un rêve personnel», explique ce fils d’émigrés serbes, qui a grandi à Paris et se revendique comme «un parfait exemple d’intégration républicaine». Devenu un économiste de renom, il est revenu à Belgrade après la chute de Milosevic en 2000. Pilier du Parti démocrate, il est un des hommes politiques les plus populaires du pays.
La route vers l’UE est-elle possible alors que courent toujours Ratko Mladic et Radovan Karadzic, anciens chefs militaire et politique des Serbes bosniaques inculpés de génocide par le Tribunal pénal international de La Haye (TPI) ?
La volonté de la Serbie d’arrêter et de transférer à La Haye les derniers grands criminels de guerre encore en cavale ne doit désormais faire aucun doute. Le TPI a ses représentants dans l’équipe opérationnelle qui les recherche, et ils savent les efforts que nous faisons. Les autorités viennent d’annoncer une récompense allant jusqu’à un million d’euros pour toute information permettant leur arrestation. Nous sommes clairement engagés sur ce point et bien conscients que la position de la Serbie sur la question du Kosovo [province du sud de la Serbie peuplée en majorité d’Albanais de souche, placée sous protectorat international depuis juin 1999, ndlr] serait renforcée par une arrestation de Mladic et Karadzic, démontrant notre engagement à respecter la loi internationale.
Les Nations unies ont fixé au 10 décembre la date limite pour un accord entre les Kosovars albanais, qui exigent l’indépendance, et les Serbes, qui y sont opposés. Un compromis est-il possible ?
Fixer un délai pour forcer l’avenir ne peut que renforcer les extrémistes. Nous avons l’impression que la France et l’UE évoluent, comprenant l’importance d’une solution négociée dans laquelle Belgrade serait partie prenante. Toute action hors du Conseil de sécurité, comme une déclaration unilatérale d’indépendance kosovare pour contourner un veto russe, serait illégale. Ce précédent causerait beaucoup de dommages dans la région – en Macédoine et en Bosnie-Herzégovine –, mais aussi ailleurs dans l’espace ex-soviétique ou en Occident. Une Serbie qui dit «ne touchez pas à notre intégrité territoriale» est une Serbie qui reconnaît l’intégrité territoriale de ses voisins. Il nous faut trouver ensemble le chemin vers Bruxelles. Lier directement la question du Kosovo à celle de notre adhésion future à l’UE serait contre-productif : en Serbie, cela ne ferait qu’affaiblir l’idée européenne et celle des réformes, renforçant les ultranationalistes, dont le leader talonne dans les sondages le président démocrate, Boris Tadic.
Qu’offrez-vous aux Kosovars ?
Nous acceptons que le Kosovo dispose d’une autonomie très étendue avec sa propre politique fiscale et ses représentations à l’étranger dans le domaine économique. Il pourrait être membre d’institutions financières internationales comme le Fonds monétaire international (FMI) ou la Berd (Banque européenne de reconstruction et de développement). Nous croyons aussi nécessaire de maintenir une forte présence de l’UE aux frontières d’un Kosovo qui reste une zone de non-droit où prolifèrent de nombreux trafics. Notre seule ligne rouge est l’intégrité territoriale de la Serbie. Pour le reste, nous sommes flexibles. Il faut arrêter de punir sans cesse la Serbie pour les années Milosevic. Cela fait maintenant sept ans qu’il a été renversé et que nous sommes redevenus pleinement une démocratie.
La route vers l’UE est-elle possible alors que courent toujours Ratko Mladic et Radovan Karadzic, anciens chefs militaire et politique des Serbes bosniaques inculpés de génocide par le Tribunal pénal international de La Haye (TPI) ?
La volonté de la Serbie d’arrêter et de transférer à La Haye les derniers grands criminels de guerre encore en cavale ne doit désormais faire aucun doute. Le TPI a ses représentants dans l’équipe opérationnelle qui les recherche, et ils savent les efforts que nous faisons. Les autorités viennent d’annoncer une récompense allant jusqu’à un million d’euros pour toute information permettant leur arrestation. Nous sommes clairement engagés sur ce point et bien conscients que la position de la Serbie sur la question du Kosovo [province du sud de la Serbie peuplée en majorité d’Albanais de souche, placée sous protectorat international depuis juin 1999, ndlr] serait renforcée par une arrestation de Mladic et Karadzic, démontrant notre engagement à respecter la loi internationale.
Les Nations unies ont fixé au 10 décembre la date limite pour un accord entre les Kosovars albanais, qui exigent l’indépendance, et les Serbes, qui y sont opposés. Un compromis est-il possible ?
Fixer un délai pour forcer l’avenir ne peut que renforcer les extrémistes. Nous avons l’impression que la France et l’UE évoluent, comprenant l’importance d’une solution négociée dans laquelle Belgrade serait partie prenante. Toute action hors du Conseil de sécurité, comme une déclaration unilatérale d’indépendance kosovare pour contourner un veto russe, serait illégale. Ce précédent causerait beaucoup de dommages dans la région – en Macédoine et en Bosnie-Herzégovine –, mais aussi ailleurs dans l’espace ex-soviétique ou en Occident. Une Serbie qui dit «ne touchez pas à notre intégrité territoriale» est une Serbie qui reconnaît l’intégrité territoriale de ses voisins. Il nous faut trouver ensemble le chemin vers Bruxelles. Lier directement la question du Kosovo à celle de notre adhésion future à l’UE serait contre-productif : en Serbie, cela ne ferait qu’affaiblir l’idée européenne et celle des réformes, renforçant les ultranationalistes, dont le leader talonne dans les sondages le président démocrate, Boris Tadic.
Qu’offrez-vous aux Kosovars ?
Nous acceptons que le Kosovo dispose d’une autonomie très étendue avec sa propre politique fiscale et ses représentations à l’étranger dans le domaine économique. Il pourrait être membre d’institutions financières internationales comme le Fonds monétaire international (FMI) ou la Berd (Banque européenne de reconstruction et de développement). Nous croyons aussi nécessaire de maintenir une forte présence de l’UE aux frontières d’un Kosovo qui reste une zone de non-droit où prolifèrent de nombreux trafics. Notre seule ligne rouge est l’intégrité territoriale de la Serbie. Pour le reste, nous sommes flexibles. Il faut arrêter de punir sans cesse la Serbie pour les années Milosevic. Cela fait maintenant sept ans qu’il a été renversé et que nous sommes redevenus pleinement une démocratie.
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